Les voyages forment la jeunesse!

Jour 10 - 3 mars

04/03/2014 00:18

Encore une journée bien remplie avec une visite de ferme maraîchère et agrotouristique ce matin et la visite de Bolthouse Farm en après-midi.  Nous avons terminé le tout avec un souper de groupe.  Tous les détails sous peu...

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Murray Family Farms

 

Ce matin nous avons visité une ferme agro-touristique de Bakerfield datant de plus de 25 ans nommée Murray Family Farm. Cette entreprise se situe sur deux sites ayant une superficie de 112 acres au total. Le site que nous avons visité abrite 42 acres de culture maraîchère  avec un magasin où l’on pouvait aussi manger leurs fameux pâtés (« fried pies) aux légumes qui sont succulents! Il y a aussi une petite fermette et plusieurs jeux pour les enfants.

Nous avons été accueillis par le producteur voisin, Bruce Frost de la ferme Acorn,  puisque M. Murray, le propriétaire, n’était pas présent. Il nous a tout-de-même donné plusieurs renseignements techniques sur l’agriculture de la région, il est lui-même propriétaire de 40 acres de cerisiers. Nous avons discuté à propos du manque de neige sur les montages donc les réserves d’eau diminuent de plus en plus ce qui inquiète les producteurs. Les seuls autres réserves d’eau qu’ils ont sont les puits qu’ils creusent à plus de 1 500 pieds et qui engendrent des coûts énormes d’opération. M. Frost nous a expliqué que la situation semble s’empirer avec le temps par le remplacement de cultures qui consomment moins d’eau par les grandes superficies d’amandier qui, s’ils ne sont pas irrigués, ne produise pratiquement rien et meurent.  La région n’aurait pas reçu de plus significatives depuis 3 ans et les réserves des producteurs déclinent à vue d’œil.  Si la sécheresse se maintient, la situation deviendra critique dans l’année à venir.

L’entreprise a une très grande variété de légumes et de fruits : citrons, fraises, bleuets, pomme, pomelos, pêches, cerises, etc… Ils ont aussi une technique spéciale pour les cerises, ils installent du gingembre à la base de l’arbre lors de la plantation ce qui stimule la croissance du plan et devance la production de cerises de un an (production à 3ans plutôt que 4).

Le type de sol retrouvé sur cette entreprise est du loam sableux. Ils ont un très faible taux de matière organique soit près de 1%. Par contre, ils souhaitent l’augmenter avec l’ajout de compost, il est important de savoir qu’ils ne peuvent pas mettre de fumier comme matière fertilisante pour éviter les contaminations avec les fruits et légumes près du sol, comme la e-coli. Pour ce qui est des ennemis de culture, ils utilisent la lutte intégrée pour les insectes et les plastiques pour les mauvaises herbes. Comme ennemis majeurs dans les insectes ils ont des escargots et leur technique de contrôle est l’installation d’appâts au sol.

Cette ferme est entièrement conventionnelle mais vise le biologique, comme leur plantation de bleuets qui aura la certification l’an prochain. Puisque que le soleil est très fort en Californie, ils vont peinturer les bourgeons des arbres en blanc pour ne pas qu’ils brûlent. Pour leurs plants de mûres, très sensibles au soleil, ils vont les installer sur un grillage réversible pour les tourner selon la position du soleil pour protéger les fleurs. Ils ont aussi leurs propres ruches pour la pollinisation de leurs cultures.

https://www.youtube.com/watch?v=z97C9WXfmXM

 

Bolthouse Farms

 

En après midi, nous sommes allés visiter Bolthouse farms, qui est une entreprise de transformation de la carotte, qui fait aussi du jus de fruits, des vinaigrettes et des smoothies. Nous avons eu la chance d’aller visiter l’intérieur de cet immense usine. Cette entreprise à été mise sur pieds en 1915 au Michigan. Ils cultivent uniquement la carotte et la transforme dans leur usine située à Bakersfield.

C’est une très grosse entreprise avec la certification biologique de la Californie pour une grande partie des légumes transformés (CCOF). Ils ont beaucoup de terres dont 40% en  propriété. Le reste est opéré par d’autres producteurs. Ils fournissent tout (semences, recommandations de fertilisation,…) aux producteurs pour la production de la culture ce qui peut ressembler à l’intégration.  Leurs terres s’étendent sur deux heure à la ronde autour de l’usine, soit près des frontières du Mexique. Ils ont deux autres entrepôts, un en Ontario et l’autre à Washigton.  Ces sites sont utilisés en période de pointe durant l’été et l’automne.

Étant donné qu’ils n’ont pas beaucoup de structures d’entreposage, ils doivent récolter au fur et à mesure les carottes pour la transformation. Ils ont 1100 employés et l’usine est en fonction 365 jours par année. Les machines font la majorité du travail, ils en ont même à l’extérieur pour le triage des carottes qui fonctionnent même sous la pluie. Ils font plusieurs sortes de carottes, comme les sacs « cello », les bébé-carottes pour les boîtes à lunch, la transformation en jus.  Les refus sont d’abord utilisés pour faire des concentrés de jus ou de la fibre ou éventuellement, ils sont envoyés à des producteurs de bétail pour alimenter les animaux.

Pour la transformation des jus, il prennent leurs propres carottes et achètent les autres fruits, légumes et autres aux autres producteurs. La transformation par jour de carottes équivaut à 100 camions d’une capacité de 12 tonnes chacun. La recherche en développement se passe dans la même usine à Bakersfield. Comme rotation de culture, ils utilisent les patates, l’ail, la luzerne et l’oignon. Lors de la transformation des petites carottes, ils utilisent des carottes étroites et minces qui vont leur permettre de faire 3 petites carottes dans une grosse.

La première étape du mode de production des bébés carottes (leur plus important produit) est de couper la carottes en 3 soit aux 2 pouces. Par la suite, ils vont la passer dans des rouleaux rugueux pour lui donner une belle apparence, comme le sablage du bois. Avec les gros morceaux non utilisés, ils vont d’abord les passer dans d’autres transformation comme les juliennes et la macédoine. Sinon, ils vont en faire du concentré pour les recettes ou les jus ou l’assécher et en faire une farine pour obtenir de la fibre de carotte qui sert surtout pour les soupes au Japon.

Pour ce qui est de l’utilisation de l’eau, chaque département reçoit de l’eau et la réutilise jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus être utilisable et il vont l’envoyer pour l’irrigation des champs. Il est important pour eux de s’assurer que l’eau reste toujours dans le même département pour ne pas avoir de contamination ou autre. Cette eau est vérifiée régulièrement et contient du chlore à certaines étapes pour éliminer toute bactérie pathogène. Toute la terre qui est apportée avec les carottes est réutilisée et renvoyée aux municipalités de la région. La fraicheur de leur produit est très importante, alors ils s’assure que la transformation et la livraison se fassent dans un temps limité.

En général, pour que les carottes se rendent sur les tablettes, ça prend 36 heures. Entre le lavage et l’emballage du produit, il se passe seulement 1h30. Leurs points de vente se situent au Canada, en Europe, au Brésil et aux États-Unis. Le temps de livraison jusqu’en Europe prend généralement 12 jours. Il se produit 4000 caisses de 24 petits sacs de bébés carottes par heure, donc 60 sacs la minute et leur durée de vie est de 24 à 36 jours. Bolthouse farms, qui fait sa propre mise en marché, partage 90% du marché avec une autre entreprise concurrente (Grimway). Ils sont tous les deux de grosseur équivalente et se partage la première place selon le partage des gros clients. Bolthouse Farms vend en majorité à Safeway, Costco et Walmart. Bolthouse a été vendu à Campbell pour 1.5 milliard de dollars il y a près de 2 ans.  

En plus de produire toutes ses carottes dans cette immense usine, il y a aussi la partie des jus et concentrés.   Pour ce qui est des concentré, 90% de ceux-ci sont vendu au Japon. Pour se qui est de l’embouteillage, l’usine reçoit de petites bouteilles de plastique qu’ils réchaufferont pour ensuite les souffler pour en faire des bouteilles de différents formats, comme on les voit à l’épicerie. Cette machine produit 25 000 bouteilles à l’heure et ils en ont deux. La ligne d’embouteillage est une nouvelle technologie allemande qui permet de produire 400 bouteilles à la minute et l’autre machine, de technologie française, en produit 200. Les smoothies et jus sont pasteurisés pour éliminer tous risques liés aux bactéries.  Les vinaigrettes, pour lesquelles la pasteurisation ne serait pas approprié sont soumises à un traitements à haute pression, dans des cuves plongées dans l’eau, ce qui permet d’augmenter leur durée de vie sans modifier les saveurs. Fait intéressant, pour le nettoyage des tuyaux ils font circuler de l’eau à plus de 87 000 lbs de pression.

En bref nous avons eu une journée assez chargée et pleine d’informations très intéressantes. Nous avons appris beaucoup sur ces production que nous connaissons très peu pour la plupart d’entre nous. Nous avons aussi pu profiter de notre soirée tous ensembles dans un bon restaurant italien.

 

Andrée-Anne Magny et Amélie Brien

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